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(une lettre ouverte à une autorité compétente pour la sensibiliser à une problème et lui proposer des solutions )
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Sommaire
PRÉAMBULE
Le nouveau programme de français pour le secondaire s’inscrit dans le cadre de la refonte du système éducatif. L’amélioration qualitative de ce dernier doit se réaliser par la prise en compte des transformations que connaît notre pays et celles que connaît le monde (mondialisation des échanges commerciaux, développement vertigineux des technologies de l’information et de la communication etc.). Ce constat nous oblige à voir que l’école n’est plus, pour l’apprenant, la seule détentrice des connaissances (l’apprenant peut parfois être « en avance » sur l’enseignant s’il est plus familiarisé avec ces nouveaux vecteurs de transmission des connaissances) et qu’elle ne peut plus fonctionner « en vase clos ». Cet état de fait nous interpelle sur notre conception de l’école et nous oblige à nous interroger sur nos objectifs et sur nos pratiques.

Dans ce cadre, les nouveaux programmes auront pour visée principale l’utilisation de l’apprentissage du français comme moyen d’éducation à une citoyenneté responsable et active des apprenants par le développement de l’esprit critique, du jugement, de l’affirmation de soi. Pour réaliser cette intention, leur conception a été guidée par la volonté de permettre aux enseignants de :

-passer d’une logique d’enseignement à une logique d’apprentissage, c'est-à-dire d’aller vers des démarches qui font de l’apprenant un partenaire actif dans le processus de sa formation, démarches qui le mèneront progressivement vers l’autonomie. Il s’agit de mettre en œuvre des dispositifs qui lui permettront « d’apprendre à apprendre » pour que cet apprentissage puisse se continuer naturellement après sa sortie de l’école. Cet apprentissage aura pour but l’installation de compétences disciplinaires et de savoir-faire transversaux. L’acquisition de ces compétences se fera plus aisément si des savoirs disciplinaires, particuliers, peuvent être mis en relation dans son esprit, c'est-à-dire si les enseignants s’ouvrent à l’interdisciplinarité.

-doter les apprenants d’un outil linguistique performant, permettant le plus de « transactions » possibles par la prise en compte de toutes les composantes de la compétence de communication car l’acquisition d’une langue étrangère ne peut pas se réaliser efficacement si on distingue l’aspect « utilitaire » de l’aspect « culturel ». Une langue maîtrisée est un atout pour la réussite professionnelle dans le monde du travail (qui demande de plus en plus la connaissance des langues étrangères) et le moyen le plus objectif de connaissance de l’Autre à travers une réflexion entretenue sur l’Identité/ Altérité.

-favoriser l’intégration des savoirs, savoir-faire, savoir-être par la mise en œuvre de l’approche par compétences. Cette dernière permet de ne pas couper les apprenants de leur environnement culturel et social par le transfert, à l’extérieur, des habiletés acquises à l’école.
-développer chez les apprenants des attitudes sociales positives comme l’esprit de recherche et de coopération ; de stimuler la curiosité, l’envie d’apprendre par la réalisation collective de projets. Le projet, qui obéit à des intentions pédagogiques, constitue le principe organisateur des activités et la manifestation des rapports dialectiques entre l’enseignement et l’apprentissage.

La 1ère AS étant une année charnière dans le cursus scolaire de l’apprenant, il est important de donner une nouvelle dynamique à l’apprentissage de la langue tout en assurant une transition en souplesse entre les différents cycles.

1- Finalités de l’enseignement du français.
La finalité de l’enseignement du français ne peut se dissocier des finalités d’ensemble du système éducatif.
L’enseignement du français doit contribuer avec les autres disciplines à :

·la formation intellectuelle des apprenants pour leur permettre de devenir des citoyens responsables, dotés d’une réelle capacité de raisonnement et de sens critique.
·leur insertion dans la vie sociale et professionnelle.

Sur un plan plus spécifique, l’enseignement du français doit permettre :

· l’acquisition d’un outil de communication permettant aux apprenants d’accéder aux savoirs.
· la sensibilisation aux technologies modernes de la communication.
·la familiarisation avec d’autres cultures francophones pour comprendre les dimensions universelles que chaque culture porte en elle.
·l’ouverture sur le monde pour prendre du recul par rapport à son propre environnement, pour réduire les cloisonnements et installer des attitudes de tolérance et de paix.

2- Profil de sortie à l’issue de l’enseignement secondaire.

Les apprenants, au terme du cursus, auront :

·acquis une maîtrise suffisante de la langue pour leur permettre de lire et de comprendre des messages sociaux ou littéraires ;
·utilisé la langue dans des situations d’interlocution pour différents buts en prenant en compte les contraintes de la vie sociale ;
·exploité efficacement de la documentation pour la restituer sous forme de résumés, de synthèses de documents, de compte rendus, de rapports ;
·adopté une attitude critique face à l’abondance de l’information offerte par les média ;
·produit des discours écrits et oraux qui porteront la marque de leur individualité (que ces discours servent à raconter, à exposer, à rapporter des dires ou à exprimer une prise de position) ;
·appréhendé les codes linguistique et iconique pour en apprécier la dimension esthétique.

Objectif Terminal d’Intégration (pour le cycle)
Produire un discours écrit/oral relatif à une situation problème de la vie sociale en respectant les contraintes de la situation de communication ainsi que l’enjeu et en s’impliquant nettement (discours marqués par la subjectivité).

Objectif Intermédiaire d’Intégration (2emeAs)
Produire un texte écrit/oral sur un des thèmes choisis pour l’année en respectant la situation de communication et l’enjeu communicatif et en choisissant le modèle le plus adéquat parmi les modèles étudiés.

3- Profil d’entrée en 1ere A.S.

A l’oral, l’élève est capable de :

· distinguer le texte argumentatif du texte narratif, descriptif ou explicatif.
· reformuler un court énoncé narratif, descriptif ou explicatif ;
· produire un court énoncé narratif, descriptif, explicatif ou argumentatif ;
· étayer une argumentation à l’aide d’arguments, d’exemples et d’explications.

A l’écrit :

En lecture, l’élève est capable de :

· distinguer le texte argumentatif des autres types de textes,
· retrouver à l’intérieur d’un texte argumentatif les énoncés narratifs, descriptifs, explicatifs,
· interpréter une image pour en dégager la visée argumentative.

En production,l’élève est capable de :

· rédiger une lettre pour convaincre,
· étayer un texte argumentatif à l’aide d’arguments, d’exemples et d’explications,
· insérer un passage argumentatif sous forme de dialogue dans un récit,
· traduire une image en énoncé argumentatif.

4- Profil de sortie à l’issue de la première année secondaire.

Objectif Intermédiaire d’Intégration (1ère A.S)
Produire un texte écrit/oral sur un des thèmes choisis pour l’année en respectant la situation de communication et l’enjeu communicatif et en mettant en œuvre un modèle étudié.

Compétences à installer en première année secondaire
Ces compétences seront installées grâce à la mobilisation des différentes ressources : capacités (ensemble de savoirs et de savoir-faire, fruits d’une activité intellectuelle stabilisée), objectifs et contenus (présents dans les différents objets d’étude).

·Interpréter des discours écrits / oraux en vue de les restituer sous forme de résumés à un (des) destinataire(s) précis ou d’exprimer une réaction face à ces discours.

· Produire un texte en relation avec les objets d’étude et les thèmes choisis, en tenant compte des contraintes liées à la situation de communication et à l’enjeu visé.

·Produire des textes oraux en situation de monologue ou d’interlocution pour donner des informations, exprimer un point de vue ou bien raconter des événements fictifs ou en relation avec le vécu.

5 - Le cadre théorique.

A - Linguistique de l’énonciation et approche communicative.

Les deux premiers cycles de l’enseignement ont permis d’installer la notion de texte. Les apprenants ont été confrontés, dans le cycle moyen, au texte considéré comme une superstructure dans laquelle l’exploitation des marques intertextuelles explicitées leur permettaient d’intégrer ce texte dans la classification opérée par une typologie et d’inférer alors une visée textuelle.

Le présent programme accorde une place plus importante à la linguistique de l’énonciation qui pose comme préalable qu’il faut distinguer ce qui est dit (contenu du texte et son intention informative) de la présence de l’énonciateur dans son propre discours. Ainsi, tout discours porte la marque de son énonciateur. En interrogeant ces traces d’énonciation, en se posant des questions sur :
· le contexte d’énonciation (lieu, temps de l’allocution),
· les modalités d’inscription du locuteur et de l’allocutaire dans l’objet – texte,
· l’opacité ou la transparence d’un texte,
· le degré d’objectivation du discours,
· la focalisation (sur l’objet, le locuteur, l’allocutaire),
l’information contenue dans un texte sera appréhendée à un autre niveau de réflexion qui fera prendre conscience au fur et à mesure à l’apprenant qu’un locuteur est déterminé psychologiquement, idéologiquement, culturellement comme il l’est lui-même ; que le référent dont parle le locuteur n’est pas le réel mais un réel filtré par lui ; que le locuteur adresse toujours son message à un (ou des) allocutaire(s) ciblé(s).

Cette prise de conscience en amènera une autre : une compétence de communication n’est pas seulement la conjugaison de deux composantes (compétence linguistique et compétence textuelle). Pour être acquise, la compétence de communication doit intégrer d’autres compétences dont :
· la compétence sémiotico-sémantique (les systèmes associés au linguistique comme la gestuelle, la ponctuation, la graphie…)
· la compétence situationnelle et sociale (connaissance du référent, dont on parle, connaissance de l’univers…)
· la compétence pragmatique (savoir-faire concernant la mise en œuvre d’objets de communication conformes aux conditions matérielles, sociales, psychologiques…).

B - Le cognitivisme

Les concepts qui éclairent la nature des connaissances à transmettre et les méthodes à utiliser sont à la base de ce programme :


  • Le conflit cognitif, né de l’interaction entre le sujet et le milieu constitue le mécanisme responsable des modifications des structures cognitives.
  • L’élaboration des structures de connaissance est progressive, selon des paliers et des stades.
  • Le déséquilibre cognitif chez le sujet se fait non seulement entre le sujet et le milieu, mais également par la prise de conscience d’un désaccord interindividuel.
  • Les difficultés d’un apprentissage se situent d’une part au niveau de la structuration du savoir et d’autre part au niveau de la démarche intellectuelle qui permet d’atteindre ce savoir.


Les théories cognitivistes considèrent la langue non comme un savoir « inerte » mais comme une construction intellectuelle dans laquelle l’apprenant doit s’impliquer, en mobilisant toutes ses ressources.


C - L’approche par les compétences.

Le programme ne peut plus être alors basé sur la logique d’exposition de la langue mais structuré sur la base de compétences à installer.
La compétence est la mise en œuvre d’un ensemble de savoirs, de savoir-faire et d’attitudes permettant d’identifier et d’accomplir un certain ombre de tâches appartenant à une famille de situations, que ces dernières soient disciplinaires ou transversales. Une famille de situations requiert les mêmes capacités ou les mêmes attitudes, les mêmes démarches pour résoudre les problèmes.
A ce titre le projet qui obéit à une intention pédagogique et qui permet l’intégration des différents domaines (cognitif, socio-affectif) à travers des activités pertinentes est le moyen d’apprentissage adéquat.


6 - Les compétences
Compétence de lecture

Comprendre et interpréter des discours écrits/oraux pour les restituer sous forme de résumés à un (des) destinataire(s) précis ou pour exprimer une réaction face à ces discours.

Comprendre c’est se poser en tant que lecteur, établir des interactions entre un discours et ses propres connaissances, que ces connaissances concernent le contenu, les structures typiques, le lexique, la syntaxe, la pragmatique. C’est ensuite, à partir de connaissances générales, élaborer des hypothèses, confirmer ou réfuter celles-ci sur la base des informations rencontrées dans le texte. C’est faire un aller-retour constant entre les différents niveaux de traitement de l’information (du mot, à la phrase, à l’énoncé, au texte, au contexte et vice -versa) La démarche proposée (résumée dans le tableau suivant) emprunte à l’approche onomasiologique* et sémasiologique.*



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