V . O U L E D Z I A N E.
Partis de Seguia El Hamra (Maroc) vers l’an 1500, les Ouled Ziane de la famille des
Cheurfa vinrent se fixer à El Alia dans le Hodna sous la conduite de leur chef, Sidi Ziane. La
tribu ne comprenait alors que 02 fractions , les El Houamed, les El Fizara et les Ouled Amra ces
derniers réunis sous le nom générique d’Ouled Arif . Ces nomades quittèrent bientôt le Hodna
pour continuer leur route vers le sud-est et se divisèrent en 04 groupes distincts et confédérés : les
Ouled Zerara, les Ouled Sebgag, les Ouled Said et les Ouled Arif, dont les chefs étaient
indépendants l’un de l’autre sans qu’aucun d’eux ne reconnut l’autorité de son collègue .
C’est ainsi qu’ils arrivèrent à Sellah près de Djemorah qu’habitait déjà Sidi Yahia ben
Abdallah dont la zaouia jouissait d’une grande vénération et se trouvait fréquentée par plus de
500 élèves tolbas ou khouan .
Les Djemoriens, berbères autochtones, furent récompensés de leur hospitalité par un
massacre général et le pillage de leur oasis dont ne fut exceptée que la zaouia . Ceux qui purent
s’y réfugier furent épargnés à la requête de Sidi Yahia et ce dernier soit par crainte des
envahisseurs ou dans l’espoir de garder la vie sauve aux habitants qui avaient survécu au sac de
leur oasis sanctionna ce méfait .
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L’oasis de Djemorah était alors de peu d’importance, la zone de culture fut étendue par
les Ouled Ziane qui donnèrent aussi une grande extension aux plantations de palmiers . C’est de
là que les Ouled Ziane rayonnèrent dans les autres oasis principalement vers Branis et Beni Souik
qu’ils possèdent encore .
Nous raconterons ci-dessous les luttes des Ouled Ziane avec les Ouled Azziz puis avec les
Ouled Abdi eux-mêmes.
L’indigène des Ouled Ziane est prolixe dans son argumentation, apte à profiter de la
moindre subtilité, maraudeur, déguelillé, thésauriseur, sobre, dur à la fatigue, aimant revenir sur
des questions 100 fois jugées .
Les Ouled Ziane habitent 04 oasis, celles de Djemorah, Branis, Beni Souik et Guedila. Ceux
qui résident à Djemorah ne restent dans leur dechra que l’hiver et pour la récolte des dattes . L’été
ils émigrent dans leurs terres de parcours ou remontent dans les hauts Plateaux pour faire la
moisson et abandonnent la garde de leurs guelaa aux Khamès qui sont chargés du curage des
canaux et de l’arrosage des palmiers .
C’est à Gastova banlieue de Djemorah que les Ouled Said, les Zerara et les Ouled Sebgag
du même çof se battirent vers 1650 contre les Ouled Arif. Ces derniers furent vaincus et durent se
sauver du côté d’El Ksour, de Tilatou et de N’Gaous où ils habitent encore .
Peu à peu des étrangers se mêlèrent aux Ziani victorieux, prirent leurs coutumes et se
fondirent avec eux . C’étaient surtout des Ouled Fedhala, des Achèches d’En Nouacer ainsi que
quelques tentes des Arabes du sud, Souala et Cheraga .
L’ancienne zaouia existe toujours mais cet établissement religieux est déchu de son
ancienne splendeur et son chef est sans autorité même sur les gens du pays .
Les gens de Beni Souik sont aussi des Ouled Ziane mais fortement mélangés avec les
anciens habitants du pays . Ceux-ci passaient pour avoir une origine très ancienne. On croit qu’ils
avaient une entière indépendance jadis dans l’ancienne confédération des tribus berbères de
l’Aurès . Les anciens pays disent que la tradition leur apprit que leur petite dechra remontait à la
même époque que l’antique Cirta . Ces gens sont laborieux et peu bruyants.
Il en est de même de Branis. Les habitants de cette oasis sont attachés au sol, affables,
laborieux ; ils ne quittent jamais leur dechra . Il ne faut pas confondre les Ahl Branis avec les
anciens Berbères Bouranis ont-ils cependant pris le nom en quittant Djemorah lors de la scission
des Ouled Arif .
Les Ouled Ziane font partie de la C.M d’Ain Touta . Leur population s’élève à 6.500
habitants pour 53.000 ha . Leur cheptel est de 700 chevaux ou mulets, 600 ânes, 450 boeufs,
30.000 moutons et 26.000 chèvres
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