Un conte de fées, ou conte merveilleux, est un court récit de fiction en prose ou en vers. Il se déroule la plupart du temps dans une contrée imaginaire et contient des éléments merveilleux qui jouent un rôle important dans l’histoire.
Malgré son nom, un conte de fées peut très bien ne faire intervenir aucune fée, comme par exemple le Petit Chaperon rouge.
PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES
Le temps des contes
Le conte de fées traditionnel est intemporel, c’est-à-dire qu’il se déroule hors du temps. La formule rituelle par laquelle la plupart des contes débutent, « Il était une fois… », renvoie à un passé lointain et vague.
Le cadre des contes
Les lieux sont symboliques : la campagne, la ville, le bois ou la forêt, le palais, un château sans nom, etc. Quel que soit le lieu, il est imaginaire.
Les personnages des contes
Les personnages sont réduits à des stéréotypes :
• les bons s’opposent aux méchants ;
• les fées aident le héros ou l’héroïne ;
• les sorcières, les méchantes belles-mères, les ogres et ogresses ou le loup les menacent ;
• les princes, princesses, rois, reines, valets, bûcherons, meuniers, charbonniers, paysans et misérables recomposent une véritable société.
L’histoire met en scène un jeune héros, une jeune héroïne ou un animal doté de qualités humaines, comme le Chat botté. Opprimés ou abandonnés, ils subissent une série d’épreuves qui forment leur apprentissage. Le conte s’achève la plupart du temps par un événement heureux : un mariage, le retour au foyer, la fortune du héros, etc. La mort ou un châtiment cruel punissent généralement les méchants.
Dans les contes de Charles Perrault notamment, qui cherchent à instruire en distrayant, le récit s’achève sur une conclusion morale qui prend la forme d’un petit poème. Ces moralités constituent des conseils, des avertissements qui rejoignent les préoccupations sociales de l’époque. Elles sont parfois ironiques et à double sens, comme la morale des Fables de La Fontaine.
moralité du Petit Poucet de Charles Perrault
On ne s'afflige point d'avoir beaucoup d'enfants,
Quand ils sont tous beaux, bien faits et bien grands,
Et d'un extérieur qui brille ;
Mais si l'un d'eux est faible, ou ne dit mot,
On le méprise, on le raille, on le pille :
Quelquefois, cependant, c'est ce petit marmot
Qui fera le bonheur de toute la famille.
L’ORIGINE DES CONTES DE FÉES
Les contes de fées traditionnels sont issus du folklore populaire. Ils ont très souvent une origine lointaine qui peut remonter à l’Antiquité et même avant. Ils se sont transmis oralement de génération en génération avant d’être consignés par écrit. Il existe des contes de fées sur tous les continents.
Chaque conte possède plusieurs versions ou variantes. Ainsi la plupart des contes de Charles Perrault ont été également rapportés par les Allemands Jacob et Wilhelm Grimm, parfois sous des titres différents. Par exemple, le conte Peau d’Âne s’intitule en Allemagne Peau-de-Mille-Bêtes.
LES CONTES DE PERRAULT
Charles Perrault compose ses contes à partir de versions issues de la tradition orale, mais il puise aussi chez des écrivains comme l’Italien Basile, auteur du Pentaméron (1634-1636), un recueil de contes merveilleux. Il laisse de côté ce qui peut choquer et ajoute des détails propres à son époque. Pour imiter la tradition orale, il utilise des dialogues répétitifs et des formules comme « tire la chevillette et la bobinette cherra » dans le Petit Chaperon rouge.
LES MILLE ET UNE NUITS
Au XVIIIe siècle, le conte s’ouvre à l’exotisme avec les contes des Mille et Une Nuits. Les histoires d’Aladin, d’Ali Baba, de Sindbad le Marin que raconte Schéhérazade au Sultan, nuit après nuit, sont des contes merveilleux d’origine perse, arabe, indienne et égyptienne rassemblés en recueil au fil des siècles.
LES CONTES DES FRÈRES GRIMM
Au début du XIXe siècle, les frères Grimm collectent les contes de la tradition orale de leur pays pour les transmettre à tous. Leurs Contes d’enfants et du foyer, publiés à partir de 1812, comprennent près de 200 contes, parmi lesquels la Belle au bois dormant, le Petit Chaperon rouge, Blanche-Neige, Hänsel et Gretel, etc.
LES CONTES D’ANDERSEN
Contrairement aux frères Grimm, le Danois Hans Christian Andersen invente entièrement une bonne part de ses contes publiés en plusieurs recueils de 1835 à 1872. Certains ont pour source sa propre vie, comme le Vilain Petit Canard, d’autres s’inspirent du folklore populaire nordique et allemand ou des Mille et Une Nuits. Hans Christian Andersen met notamment en scène le petit peuple danois dans la Petite Fille aux allumettes.