عنوان الموضوع : la déclaration du 1er novembre 1954
مقدم من طرف منتديات العندليب

[LEFT]Voici Texte intégral de l’appel adressé au peuple Algérien le 1er Novembre 1954.

GLOIRE A NOS MARTYRS

Appel au peuple algérien

PEUPLE ALGERIEN,
MILITANTS DE LA CAUSE NATIONALE,

A vous qui êtes appelés à nous juger (le premier d’une façon générale, les seconds tout particulièrement), notre souci en diffusant la présente proclamation est de vous éclairer sur les raisons profondes qui nous ont po
ussés à agir en vous exposant notre programme, le sens de notre action, le bien-fondé de nos vues dont le but demeure l’indépendance nationale dans le cadre nord-africain. Notre désir aussi est de vous éviter la confusion que pourraient entretenir l’impérialisme et ses agents administratifs et autres politicailleurs véreux.
Nous considérons avant tout qu’après des décades de lutte, le mouvement nationale a atteint sa phase de réalisation. En effet, le but d’un mouvement révolutionnaire étant de créer toutes les conditions d’une action libératrice, nous estimons que, sous ses aspects internes, le peuple est uni derrière le mot d’ordre d’indépendance et d’action et, sous les aspects extérieurs, le climat de détente est favorable pour le règlement des problèmes mineurs, dont le nôtre, avec surtout l’appui diplomatique de nos frères arabo-musulmans. Les événements du Maroc et de Tunisie sont à ce sujet significatifs et marquent profondément le processus de la lutte de libération de l’Afrique du Nord. A noter dans ce domaine que nous avons depuis fort longtemps été les précurseurs de l’unité dans l’action, malheureusement jamais réalisée entre les trois pays.
Aujourd’hui, les uns et les autres sont engagés résolument dans cette voie, et nous, relégués à l’arrière, nous subissons le sort de ceux qui sont dépassés. C’est ainsi que notre mouvement national, terrassé par des années d’immobilisme et de routine, mal orienté, privé du soutien indispensable de l’opinion populaire, dépassé par les événements, se désagrège progressivement à la grande satisfaction du colonialisme qui croit avoir remporté la plus grande victoire de sa lutte contre l’avant-garde algérienne.

L’HEURE EST GRAVE !
Devant cette situation qui risque de devenir irréparable, une équipe de jeunes responsables et militants conscients, ralliant autour d’elle la majorités des éléments encore sains et décidés, a jugé le moment venu de sortir le mouvement national de l’impasse où l’ont acculé les luttes de personnes et d’influence, pour le lancer aux côtés des frères marocains et tunisiens dans la véritable lutte révolutionnaire.
Nous tenons à cet effet à préciser que nous sommes indépendants des deux clans qui se disputent le pouvoir. Plaçant l’intérêt national au-dessus de toutes les considérations mesquines et erronées de personnes et prestige, conformément aux principes révolutionnaires, notre action est dirigée uniquement contre le colonialisme, seul ennemi et aveugle, qui s’est toujours refusé à accorder la moindre liberté par des moyens de lutte pacifique.
Ce sont la, nous pensons, des raisons suffisantes qui font que notre mouvement de rénovation se présente sous l’étiquette de FRONT DE LIBÉRATION NATIONALE, se dégageant ainsi de toutes les compromissions possibles et offrant la possibilité à tous les patriotes algériens de toutes les couches sociales, de tous les partis et mouvements purement algériens, de s’intégrer dans la lutte de libération sans aucune autre considération.

Pour préciser, nous retraçons ci-après, les grandes lignes de notre programme politique :
BUT : L’Indépendance nationale par :

1) La restauration de l’Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques.
2) Le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de races et de confessions.

OBJECTIFS INTERIEURS :

1) Assainissement politique par la remise du mouvement national révolutionnaire dans sa véritable voie et par l’anéantissement de tous les vestiges de corruption et de réformisme, cause de notre régression actuelle.
2) Rassemblement et organisation de toutes les énergies saines du peuple algérien pour la liquidation du système colonial.
[/LEFT
]

OBJECTIFS EXTERIEURS :


- Internationalisation du problème algérien.
- Réalisation de l’Unité nord-africaine dans le cadre naturel arabo-musulman.
- Dans le cadre de la charte des Nations Unies, affirmation de notre sympathie à l’égard de toutes nations qui appuieraient notre action libératrice.


MOYENS DE LUTTE :


Conformément aux principes révolutionnaires et comptes tenu des situations intérieure et extérieure, la continuation de la lutte par tous les moyens jusqu’à la réalisation de notre but.
Pour parvenir à ces fins, le Front de libération nationale aura deux tâches essentielles à mener de front et simultanément : une action intérieure tant sur le plan politique que sur le plan de l’action propre, et une action extérieure en vue de faire du problème algérien une réalité pour le monde entier avec l’appui de tous nos alliés naturels.
C’est là une tâche écrasante qui nécessite la mobilisation de toutes les énergies et toutes les ressources nationales. Il est vrai, la lutte sera longue mais l’issue est certaine.

En dernier lieu, afin d’éviter les fausses interprétations et les faux-fuyants, pour prouver notre désir de paix, limiter les pertes en vies humains et les effusions de sang, nous avançons une plate-forme honorable de discussion aux autorités françaises si ces dernières sont animées de bonne foi et reconnaissent une fois pour toutes aux peuples qu’elles subjuguent le droit de disposer d’eux-mêmes.

1) La reconnaissance de la nationalité algérienne par une déclaration officielle abrogeant les édits, décrets et lois faisant de l’Algérie une terre française en déni de l’histoire, de la géographie, de la longue, de la religion et des mœurs du peuple algérien.

2) L’ouverture des négociations avec les porte-parole autorisés du peuple algérien sur les bases de la reconnaissance de la souveraineté algérienne, une et indivisible.

3) La création d’un climat de confiance par la libération de tous les détenus politiques, la levée de toutes les mesures d’exception et l’arrêt de toute poursuite contre les forces combattantes.


EN CONTREPARTIE :


1) Les intérêts français, culturels et économiques, honnêtement acquis, seront respectés ainsi que les personnes et les familles.
2) Tous les français désirant rester en Algérie auront le choix entre leur nationalité et seront de ce fait considérés comme étrangers vis-à-vis des lois en vigueur ou opteront pour la nationalité algérienne et, dans ce cas, seront considérés comme tels en droits et en devoirs.
3) Les liens entre la France et l’Algérie seront définis et feront l’objet d’un accord entre les deux puissances sur la base de l’égalité et du respect de chacun.

Algérien ! nous t’invitons à méditer notre charte ci-dessus. Ton devoir est de t’y associer pour sauver notre pays et lui rendre sa liberté ; le Front de libération nationale est ton front, sa victoire est la tienne.
Quant à nous, résolus à poursuivre la lutte, sûrs de tes sentiments anti-impérialistes, nous donnons le meilleur de nous-mêmes à la patrie.
1er Novembre 1954
Le Secrétariat national
Le texte de cet appel a été imprimé dans la nuit du 26 au 27 octobre 1954, sous la supervision du grand maquisard Ali ZAMOUM, à Ighil Imoula, un village situé en Kabylie ; la maison où a été imprimé l’appel de la révolution a été transformée en musée par le comité du village.



>>>>> ردود الأعضـــــــــــــــــــاء على الموضوع <<<<<
==================================

>>>> الرد الأول :

1er Novembre, Ighil Imoula : l’histoire d’une proclamation

C’est dans ce village que l’appel de novembre a été saisi et imprimé



Envoyée d’Alger par Krim Belkacem, la Proclamation du 1er Novembre 1954 sera écrite la nuit à la machine, et imprimée la veille du déclenchement de la Révolution, avant d’être acheminée et diffusée par Amar Ouamrane.


En cette fin du mois d’octobre, le temps est clément, légèrement frais. Une brise balaie Thizi, la petite place du village, et les habitants vaquent à leurs occupations. Rien, apparemment, ne vient perturber la tranquillité de ce hameau perché sur un flanc de colline face au majestueux Djurdjura. La stèle du 1er Novembre, érigée dans un coin de la placette, fait maintenant partie du décor, et presque plus personne ne remarque sa présence. Ighil Imoula a tant donné à la Révolution en envoyant sur les chemins escarpés des maquis ses meilleurs fils.

Aujourd’hui, ses murs renvoient l’écho d’une interminable désillusion, celle de toute une population qui n’avait, pourtant, jamais abdiqué devant les exactions des soldats français et de leurs supplétifs locaux. Certes, le combat a été dur. Mais l’espoir de jours meilleurs était encore plus fort pour ces populations. N’est-ce pas cela qui a poussé ces centaines de jeunes à abandonner tout derrière eux, leurs biens, leur famille, leurs épouses, leurs enfants… pour répondre à l’appel de la terre, une terre qui leur a été confisquée depuis plus d’un siècle. C’est que cette Algérie profonde, celle des hommes nés pour être libres, celle qui ne veut pas courber l’échine devant l’arbitraire de l’occupant, a, cette fois-ci, décidé de repartir à la quête de sa dignité éplorée. “On ne se posait pas de question. On appliquait les consignes et c’est tout. On ne cherchait jamais à comprendre”, raconte madame veuve Ali Zamoum dont le nom restera toujours intimement lié au combat libérateur.



[B]

La maison des Zamoum a toujours été un lieu de rencontres des militants de la cause nationale bien avant le début de la guerre de libération. Abane, Krim, Ouamrane, Amirouche, Bitat, Ali Mellah, si Moh Touil et bien d’autres se sont abrités sous le toit de cette modeste demeure qui se trouve à l’entrée du village. Mais, reconnaît Mme Zamoum, c’est tout le village qui a participé à la lutte. “À Ighil Imoula, il n’y a pas une famille qui n’a pas donné un, deux ou plusieurs des siens à la révolution. Hocine Slimane, par exemple, était monté au maquis avec son fils qui n’avait pas encore 12 ans”, témoigne-t-elle. C’est cela Ighil Imoula. Sa réputation de bastion de la Révolution n’a pas été volée. “D’ailleurs, durant la guerre, se rappelle Mme Zamoum, les moudjahidine circulaient librement dans le village, contrairement à la période de clandestinité dans laquelle activaient les militants avant le déclenchement de la lutte armée.” Ils s’appellent Ali Zamoum, Mohamed Benramdani, Mohamed Asselah, Si-Yahia Moh-Ouali, Mohamed Zamoum, Si-Yahia Cherif, Hocine Slimane, Laiche Amar, Idir Rabah… et la liste est encore longue. C’est qu’Ighil Imoula, ce village pas comme les autres, a enfanté de ces héros dont le sacrifice demeurera jusqu’à l’éternité gravé dans les registres de l’histoire. Sans se poser des questions, ces jeunes de l’époque voulaient sortir la France. Quelle gageure pour une jeunesse qui a voulu braver l’armée coloniale en usant de haches, de machettes et de poignards ? Hommes et femmes, jeunes et vieux, et même les enfants ont contribué, chacun à sa manière, au combat libérateur. Certains sont tombés au champ d’honneur et d’autres ont survécu jusqu’après l’Indépendance.

Mais, aujourd’hui, les “novembristes”, c’est-à-dire ceux qui étaient au courant de l’imminence du déclenchement et qui avaient participé directement aux actions décidées par les responsables, sont en train de “s’éclipser” un à un, dans l’anonymat le plus total pour beaucoup d’entre eux. En dehors des moudjahiddine qui ont répondu par la suite à l’Appel du 1er novembre, Ighil Imoula ne compte aujourd’hui que deux militants témoins de cette fameuse soirée du 31 octobre 1954. Mme Zamoum et Si-Salah qui habite actuellement à un jet de pierre de là, à Tizi n’Tléta, le chef-lieu de la commune. Mme Zamoum garde de vifs souvenirs de cette période qui a précédé le déclenchement de la guerre de Libération. “Je n’avais que 14 ans. On s’était mariés, moi et Ali, un an auparavant. Cela faisait plusieurs mois qu’on préparait quelque chose, mais il faut dire que l’on ne savait rien de ce qui allait se passer. Les hommes collectaient l’argent en vendant le journal (Algérie Libre, ndlr) et les femmes faisaient la quête à l’aide de tickets, y compris dans les fontaines publiques”, se souvient-elle.
[/B
]
L’argent devait servir à l’achat d’armes qui étaient ensuite cachées en prévision du jour tant attendu par les militants activant dans la clandestinité. Mme Zamoum se souvient que lorsque le jour J est arrivé, le 31 octobre 1954, son mari s’était senti contraint de lâcher le secret tenu jusqu’ici. “Tout ce que nous avons fait depuis des mois, nous l’avons fait en prévision de ce jour. Le jour qu’on attendait est arrivé. Nous allons monter au maquis combattre l’ennemi. On ne reviendra pas. Nous demandons à Dieu de nous aider. Nous n’avons pas le choix : l’indépendance ou la mort”, avait fini par avouer da Ali à sa jeune épouse qu’il laisse derrière lui après une année seulement de mariage. Le serment était prêté. Dans l’esprit de ces jeunes militants, aucun recul n’était possible. Ils étaient complètement acquis à la cause au point de respecter à la lettre directives et consignes du parti. “On se *******ait de se préparer, et la discipline que nous avons hérité du parti (PPA-MTLD) nous a enseigné à ne jamais chercher à comprendre ce que font les chefs. L’une des dernières directives des responsables était à tout un chacun de se procurer armes, médicaments, pansements… on devait tout payer de nos poches, quitte à vendre ou à hypothéquer nos biens”, nous précisait, il y a quelques années, Moh Benramdani, un des témoins et acteurs de cette phase décisive de l’histoire contemporaine du pays.




Conformément aux instructions des chefs locaux de la Révolution, ce valeureux moudjahid avait fait partie du groupe de militants dépêchés le 30 octobre 1954 de Kabylie pour soutenir les combattants de la Mitidja, quelques jours après avoir participé à l’opération d’impression de l’Appel du 1er novembre 1954. L’aventure de la Proclamation du 1er novembre a commencé quelques mois auparavant, plus exactement à l’été de l’année 1954, avec l’arrivée de la ronéo et de la machine à écrire, apportées d’Alger et acheminées vers Ighil Imoula, selon les indications qui nous avaient été fournies par un des témoins des faits, en l’occurrence Moh Benramdani, lors de notre rencontre avec lui avant son décès. C’est Ali Zamoum, Mohamedi Saâd et Mohamed Benramdani, aujourd’hui décédés, qui sont partis durant l’été à Aït Abdelmoumene, un village qui se trouve à un jet de pierre de là, récupérer les machines et le sac de papiers qui devaient être utilisés pour la reproduction du document. Une fois ramenées discrètement au village, les machines ont été cachées chez l’un des militants, Haliche Hocine, jusqu’au 25 octobre, date à laquelle elles ont été transférées au domicile d’Idir Rabah, puis chez Omar Benramdani.

Moh Benramdani, lui, a été chargé de dissimuler le sac de papiers jusqu’au jour J. Selon les différents témoignages recueillis à ce sujet, Ali Zamoum, lui, était parti à Tizi Ouzou accueillir Mohamed Laïchaoui, le journaliste envoyé par “l’Organisation” pour peaufiner et saisir le texte remis par Krim Belkacem. “C’est le 26 au soir et dans la discrétion la plus totale que le travail a commencé, d’abord au domicile d’Omar Benramdani, où la déclaration a été tapée, avant d’être acheminée à la maison d’Idir Rabah”, nous avait précisé Moh Benramdani. Pour détourner l’attention du garde champêtre et des collaborateurs de l’administration française, des villageois avaient été chargés de se regrouper aux abords de l’endroit et de veiller tard pour que le bruit régulier du tirage n’arrive pas à leurs oreilles. Mais pourquoi c’est la maison des Idir qui a été choisie pour abriter cette opération ? “C’est une maison qui avait deux entrées, dont l’une donnait sur les champs et les oliveraies. En cas de descente des gendarmes français, on pouvait s’en échapper facilement”, indiquait feu Benramdani. Le 27 octobre au matin, le tirage de la Proclamation était terminé. La mission de sa distribution et son acheminement aux autres régions du pays avait été confiée à Amar Ouamrane.


__________________________________________________ __________

>>>> الرد الثاني :

1er Novembre, Ighil Imoula : l’histoire d’une proclamation

C’est dans ce village que l’appel de novembre a été saisi et imprimé



Envoyée d’Alger par Krim Belkacem, la Proclamation du 1er Novembre 1954 sera écrite la nuit à la machine, et imprimée la veille du déclenchement de la Révolution, avant d’être acheminée et diffusée par Amar Ouamrane.


En cette fin du mois d’octobre, le temps est clément, légèrement frais. Une brise balaie Thizi, la petite place du village, et les habitants vaquent à leurs occupations. Rien, apparemment, ne vient perturber la tranquillité de ce hameau perché sur un flanc de colline face au majestueux Djurdjura. La stèle du 1er Novembre, érigée dans un coin de la placette, fait maintenant partie du décor, et presque plus personne ne remarque sa présence. Ighil Imoula a tant donné à la Révolution en envoyant sur les chemins escarpés des maquis ses meilleurs fils.

Aujourd’hui, ses murs renvoient l’écho d’une interminable désillusion, celle de toute une population qui n’avait, pourtant, jamais abdiqué devant les exactions des soldats français et de leurs supplétifs locaux. Certes, le combat a été dur. Mais l’espoir de jours meilleurs était encore plus fort pour ces populations. N’est-ce pas cela qui a poussé ces centaines de jeunes à abandonner tout derrière eux, leurs biens, leur famille, leurs épouses, leurs enfants… pour répondre à l’appel de la terre, une terre qui leur a été confisquée depuis plus d’un siècle. C’est que cette Algérie profonde, celle des hommes nés pour être libres, celle qui ne veut pas courber l’échine devant l’arbitraire de l’occupant, a, cette fois-ci, décidé de repartir à la quête de sa dignité éplorée. “On ne se posait pas de question. On appliquait les consignes et c’est tout. On ne cherchait jamais à comprendre”, raconte madame veuve Ali Zamoum dont le nom restera toujours intimement lié au combat libérateur.



[B]

La maison des Zamoum a toujours été un lieu de rencontres des militants de la cause nationale bien avant le début de la guerre de libération. Abane, Krim, Ouamrane, Amirouche, Bitat, Ali Mellah, si Moh Touil et bien d’autres se sont abrités sous le toit de cette modeste demeure qui se trouve à l’entrée du village. Mais, reconnaît Mme Zamoum, c’est tout le village qui a participé à la lutte. “À Ighil Imoula, il n’y a pas une famille qui n’a pas donné un, deux ou plusieurs des siens à la révolution. Hocine Slimane, par exemple, était monté au maquis avec son fils qui n’avait pas encore 12 ans”, témoigne-t-elle. C’est cela Ighil Imoula. Sa réputation de bastion de la Révolution n’a pas été volée. “D’ailleurs, durant la guerre, se rappelle Mme Zamoum, les moudjahidine circulaient librement dans le village, contrairement à la période de clandestinité dans laquelle activaient les militants avant le déclenchement de la lutte armée.” Ils s’appellent Ali Zamoum, Mohamed Benramdani, Mohamed Asselah, Si-Yahia Moh-Ouali, Mohamed Zamoum, Si-Yahia Cherif, Hocine Slimane, Laiche Amar, Idir Rabah… et la liste est encore longue. C’est qu’Ighil Imoula, ce village pas comme les autres, a enfanté de ces héros dont le sacrifice demeurera jusqu’à l’éternité gravé dans les registres de l’histoire. Sans se poser des questions, ces jeunes de l’époque voulaient sortir la France. Quelle gageure pour une jeunesse qui a voulu braver l’armée coloniale en usant de haches, de machettes et de poignards ? Hommes et femmes, jeunes et vieux, et même les enfants ont contribué, chacun à sa manière, au combat libérateur. Certains sont tombés au champ d’honneur et d’autres ont survécu jusqu’après l’Indépendance.

Mais, aujourd’hui, les “novembristes”, c’est-à-dire ceux qui étaient au courant de l’imminence du déclenchement et qui avaient participé directement aux actions décidées par les responsables, sont en train de “s’éclipser” un à un, dans l’anonymat le plus total pour beaucoup d’entre eux. En dehors des moudjahiddine qui ont répondu par la suite à l’Appel du 1er novembre, Ighil Imoula ne compte aujourd’hui que deux militants témoins de cette fameuse soirée du 31 octobre 1954. Mme Zamoum et Si-Salah qui habite actuellement à un jet de pierre de là, à Tizi n’Tléta, le chef-lieu de la commune. Mme Zamoum garde de vifs souvenirs de cette période qui a précédé le déclenchement de la guerre de Libération. “Je n’avais que 14 ans. On s’était mariés, moi et Ali, un an auparavant. Cela faisait plusieurs mois qu’on préparait quelque chose, mais il faut dire que l’on ne savait rien de ce qui allait se passer. Les hommes collectaient l’argent en vendant le journal (Algérie Libre, ndlr) et les femmes faisaient la quête à l’aide de tickets, y compris dans les fontaines publiques”, se souvient-elle.
[/B
]
L’argent devait servir à l’achat d’armes qui étaient ensuite cachées en prévision du jour tant attendu par les militants activant dans la clandestinité. Mme Zamoum se souvient que lorsque le jour J est arrivé, le 31 octobre 1954, son mari s’était senti contraint de lâcher le secret tenu jusqu’ici. “Tout ce que nous avons fait depuis des mois, nous l’avons fait en prévision de ce jour. Le jour qu’on attendait est arrivé. Nous allons monter au maquis combattre l’ennemi. On ne reviendra pas. Nous demandons à Dieu de nous aider. Nous n’avons pas le choix : l’indépendance ou la mort”, avait fini par avouer da Ali à sa jeune épouse qu’il laisse derrière lui après une année seulement de mariage. Le serment était prêté. Dans l’esprit de ces jeunes militants, aucun recul n’était possible. Ils étaient complètement acquis à la cause au point de respecter à la lettre directives et consignes du parti. “On se *******ait de se préparer, et la discipline que nous avons hérité du parti (PPA-MTLD) nous a enseigné à ne jamais chercher à comprendre ce que font les chefs. L’une des dernières directives des responsables était à tout un chacun de se procurer armes, médicaments, pansements… on devait tout payer de nos poches, quitte à vendre ou à hypothéquer nos biens”, nous précisait, il y a quelques années, Moh Benramdani, un des témoins et acteurs de cette phase décisive de l’histoire contemporaine du pays.




Conformément aux instructions des chefs locaux de la Révolution, ce valeureux moudjahid avait fait partie du groupe de militants dépêchés le 30 octobre 1954 de Kabylie pour soutenir les combattants de la Mitidja, quelques jours après avoir participé à l’opération d’impression de l’Appel du 1er novembre 1954. L’aventure de la Proclamation du 1er novembre a commencé quelques mois auparavant, plus exactement à l’été de l’année 1954, avec l’arrivée de la ronéo et de la machine à écrire, apportées d’Alger et acheminées vers Ighil Imoula, selon les indications qui nous avaient été fournies par un des témoins des faits, en l’occurrence Moh Benramdani, lors de notre rencontre avec lui avant son décès. C’est Ali Zamoum, Mohamedi Saâd et Mohamed Benramdani, aujourd’hui décédés, qui sont partis durant l’été à Aït Abdelmoumene, un village qui se trouve à un jet de pierre de là, récupérer les machines et le sac de papiers qui devaient être utilisés pour la reproduction du document. Une fois ramenées discrètement au village, les machines ont été cachées chez l’un des militants, Haliche Hocine, jusqu’au 25 octobre, date à laquelle elles ont été transférées au domicile d’Idir Rabah, puis chez Omar Benramdani.

Moh Benramdani, lui, a été chargé de dissimuler le sac de papiers jusqu’au jour J. Selon les différents témoignages recueillis à ce sujet, Ali Zamoum, lui, était parti à Tizi Ouzou accueillir Mohamed Laïchaoui, le journaliste envoyé par “l’Organisation” pour peaufiner et saisir le texte remis par Krim Belkacem. “C’est le 26 au soir et dans la discrétion la plus totale que le travail a commencé, d’abord au domicile d’Omar Benramdani, où la déclaration a été tapée, avant d’être acheminée à la maison d’Idir Rabah”, nous avait précisé Moh Benramdani. Pour détourner l’attention du garde champêtre et des collaborateurs de l’administration française, des villageois avaient été chargés de se regrouper aux abords de l’endroit et de veiller tard pour que le bruit régulier du tirage n’arrive pas à leurs oreilles. Mais pourquoi c’est la maison des Idir qui a été choisie pour abriter cette opération ? “C’est une maison qui avait deux entrées, dont l’une donnait sur les champs et les oliveraies. En cas de descente des gendarmes français, on pouvait s’en échapper facilement”, indiquait feu Benramdani. Le 27 octobre au matin, le tirage de la Proclamation était terminé. La mission de sa distribution et son acheminement aux autres régions du pays avait été confiée à Amar Ouamrane.


Par Hamid Saïdani - Journal Liberté du Samedi 01 Novembre 2008


__________________________________________________ __________

>>>> الرد الثالث :

Allah yerhem achouhada ya rebbi au paradis

__________________________________________________ __________

>>>> الرد الرابع :

أن تكون مجموعة الـ 22 التي اجتمعت في جوان 1954 في الجزائر العاصمة، من أعضاء المنظمة الخاصة التي نشأت أصلا من رافضي سياسة المهادنة مع الاستعمار داخل حركة الإنتصار للحريات الديمقراطية، فهذا يعني أن هؤلاء هم من دعاة العمل الثوري والمؤمنين به في الأصل، بعيدا عن مهاترات السياسية ولغوها البائس الذي لا ينتهي. وأن يشارك بعضهم في اللجنة الثورية للوحدة والعمل، التي نشأت لحل الخلاف بين المركزيين والمصاليين، فليس تعويلا على أن يلتئم شمل حركة الإنتصار وإن كان لهم شرف المحاولة، بل من أجل حشد عدد أكبر من مؤيدي تفجير الثورة المسلحة، وذلك من خلال الإتصال بأكبر عدد ممكن من الكوادر والقواعد وزرع بذرة وفكرة الثورة في أذهانهم، وهذا ما تبين في مابعد من أن بوضياف، بن بولعيد، ديدوش، بن مهيدي، بيطاط وكريم ورفقائهم، لم يكونوا على قناعة ولو بسيطة بتسويفات مصالي الحاج و"عقلانية" المركزيين، الذين كانوا على طرفي خلاف لمصالح خاصة تستهدف الإستئثار بالسلطة الحزبية ومكاتبها والتي لا تعني سوى التأقلم مع واقع الإحتلال ومجارة قوانينه، بينما يريد من استقلال الجزائر العيش في الظل وصداقة الغابات والجبال. هكذا يبدو المشهد بعد هذه السنين الطوال، وهو أن الرجال الذين فجروا الثورة لم يرتجلوا إطلاقها، بعد فشل سياسي أو هروب إلى الأمام من أزمات وخلافات، بل كانوا مقتنعين بالكامل أن لا خلاص من التشرذم السياسي والفرقة الفكرية والإجتماعية إلا بالالتفاف حول الهدف المرجو لدى عموم الجزائريين، وهو الاستقلال الذي لا سبيل له إلا بالكفاح المسلح، والذي ينتزع الحقوق، يحرر الأرض والإنسان.

ولهذا أعلنت النواة الأولى للثورة عن قيام جبهة التحرير الوطني التي يمكنها لم الشمل وتستقطب الجميع ومن كل المشارب والتيارات بعيدا عن التحزبات الضيقة والتصاقا بالهد فالأسمى وهو استقلال الجزائر.

التأم شمل أعضاء المنظمة الخاصة (O.S) مجددا واتخدوا قرارا حاسما بضررة تفجير الثورة وبمبادرة مستقلة عن المصاليين والمركزيين، وكان للستة المنتخبين شرف أخذ المبادرة على عاتقهم بالرغم من كل التهويل والتثبيط للعزائم الذي كان يحيط بهم ومن كبار السياسيين والمشتغلين بالشأن العام، فإن يكون رأي مصالي، المركزيين، عباس فرحات والشلوعيين وغيرهم من القوى والأحزاب، متطابق على أنهم مجموعة من المغامرين بمصير الشعب الجزائري، فلأن قوة فرنسا وهي بين الأربعة الكبار في الحلف الأطلسي، قد غيبت عنهم ما يختزنه الشعب من طاقات وظللت رؤاهم بغيوم القوة الاستعمارية التي لا تقهر، لكن ستة من أبناء الشعب الجزائري كانوا فوق الإعتبارات "العرقية والدينية"، استطاعوا تحديد مكامن القوة التي يختزنها شعب الجزائر وقرروا تفجيرها، وما مقولة بن مهيدي الشهيرة "إلقوا بالثورة إلى الشارع سيحتضنها الشعب" إلا عن دراية ومعرفة بما يفكر به الجزائريون، وكان قرار تفجير الثورة، وكان الأول من نوفمبر الذي بدأته قلة قليلة من أبناء الشعب وانتهى بعد زمن قياسي وجيز أن احتضنه الشعب بكامله!

كان اجتماع الستة الأخير في الثالث والعشرين من أكتوبر 1954 هو اليوم التاريخي الذي أقر فيه بيان الأول من نوفمبر، وكذلك تسمية "جبهة التحرير الوطني وجيش التحرير الوطني"، وتوزيع المهام وإقرارها بشكل نهائي، وعن هذا اليوم التاريخي لا أجد إلا كلمات "عيسى كشيدة" رفيق الستة وحاضن اجتماعاتهم التي تحمل كل معاني العزة الوطنية، الحب والفجر، وهو يتحدث عن آخر اجتماع لهم معبرة عن عظمة أولئك الأبطال الذين أخذوا على عاتقهم تحمل أعباء لم تستطع تحملها جبال: "في هذا اليوم الأغر، ستة رجال من الشعب يمثلون تيارا له جذوره الراسخة في المنظمة الخاصة، شكّل الطريق الثالث بعد نشوب خلاف في حزبهم حزب الشعب (ح. ا. ح. د)، ستة رجال طالما ذاقوا من اللعنات والقذف وسموم الهجاء، ستة رجال تحذوهم نفس العزيمة، وفي وثبة واحدة حرروا عقد ميلاد حركة تجديد تدعي "جبهة التحرير الوطني" وشقها الآخر "جيش التحرير الوطني" ستة رجال أوضحوا في ندائهم إلى الشعب الجزائري بأنهم "مستقلون عن الجماعتين اللتين تتصارعان من أجل السلطة" وبأن الكفاح المسلح الذي أعلنوه "موجه ضد الاستعمار" في ذلك اليوم، ستة رجال مؤمنون بمبادئهم خططوا لأعمالهم، فرغم ضعف إمكاناتهم كانوا واثقين من التفاف الشعب حول مثلهم العليا بالقدر الذي كانوا واثقين من أنهم يحققون للجزائر النصر والاستقلال. وفي هذا اليوم كذلك تمّ إقرار التقسيم النهائي لأقاليم الثورة والتي تكونت من ستة نواح تولت إلى ولايات لاحقا مع تحديد مسؤولياتها التي كاءت كالتالي:

الناحية الأولى، يرأسها مصطى بن بولعيد ويساعده فيها بشير شيحاني وعجول العجول.

الناحية الثانية: يرأسها مراد ديدوش ويساعده فيها يوسف زيغود وبن طوبال.

الناحية الثالثة: يرأسها كريم بلقاسم ويساعد فيها أوعمران ومحمد زعموم.

الناحية الرابعة: يرأسها رابح بيطاط ويساعده فيها سويداني، بو جمعة، بلحاج وبوشعيب.

الناحية الخامسة: ويرأسها العربي بن مهيدي ويساعهد فيها رمضان بن عبد المالك وعبد الحفيظ بوصوف.

الناحية السادسة: والتي ترك أمر تنظيمها وتأسيسها لبن بولعيد قائد الناحية الأولى.

وأصبح محمد بوضياف المنسق الوطني لعمل جبهة التحرير، وكان بيان الأول من نوفمبر الذي يعد أول برنامج سياسي لجبهة التحرير الوطني، والذي قطع بشكل واضح مع كل برامج الأحزاب والحركات التي كانت قائمة حينها، والذي جزم أن الثورة المسلحة هي التي ستحقق استقلال الجزائر، ومن ثم قيام الدولة الجزائرية الديمقراطية الاجتماية التي تلغي التمييز العرقي والديني بين الجزائريين، فبيان الأول من نوفمبر لم يكن إعلانا بتفجير الثورة فقط بل كان يحمل رؤية الدولة القادمة التي يريدها الثوار، ولهذا تمت دعوة الجميع للإلتحاق بالثورة على أن يعود كل حزبة ورؤيته في الشكل الذي يريد بعد الاستقلال.

بألف ومئتي مناضل وأربعمائة قطعة سلاح على كامل الأرض الجزائرية تم إعلان الثورة، وبتسعين مقاتلا وبأسلحة فردية بسيطة فجّر ديدوش مراد الثورة في الشمال القسنطيني، وهذا ما يطرح الإشكالية التي قسمت الأحزاب والتيارات يومها، فبهذا العدد البسيط وبهذه العدة المتواضعة لا يمكن إعلان الحرب على أحد أكبر القوى العسكرية في أوروبا والعضو في حلف الناتو والمدعوم منه، والعقلانية السياسية تقول إنه لا يمكن "تصور فكرة شن حرب ضد فرنسا"، كما يقول بوبنيدر، لكن نواة الثورة لم تكن من أبطال مضحين ومتفانين من أجل بلادهم وحسب، بل كانوا مفكرين دراسين لواقع الجزائر الشعبي والسياسي، ويعرفون جيدا ما يجري في العالم كله، ولهذا كان حماسهم لفكرة الإلقاء بالثورة في الشارع، وهو ماكان يراه البقية التي لم تكن تری إلا القوة الفرنسية الضاربة.

كنت في الشرق الجزائري طالبا وعلى اتصال بأحد مساعدي ديدوش، وهو الأخ محمد قديد الذي هيأ لقائي بديدوش الذي كان مثالا في التضحية والتفاني، مثل غيره من قيادات الثورة الذين لم يكونوا يكلفون أحدا بعمل لا يستطيعون هم ذاتهم القيام به، والذي احتك بأهل الشرق وعرف مناضليه، وتقرب منهم ولاسيما الطلبة والشباب المتحمسين، الذين خلق فيهم فروح الإنضباط والثقة اللامتناهية التي يتبادلونها معه، والتحقت بالثورة كغيري من الذين لم يجدوا في السياسة جدوى، فقد كانت كلمة الاستقلال كفيلة بأن يتبارى الجميع إلى التضحية، وبكل ما أتوا من قوة، وكان أن التف الشعب كله حول قيم الثورة التي أرساها أولئك الأبطال الاستثنائيون الذين لم يروا لحياتهم من معنى إلا أن تحيا الجزائر حرة مستقلة، يسودها العدل الإجتماعي وأن يحيا شعبها حرا كريما.

ولولا القيم التي كان يمثلها الثوار الأوائل لما احتضن الشعب الجزائري الثورة، ولما ضحى بكل ما يملك من أجل استمرارها وانتصارها، وإن كان مفجروها قد عرفوا أن الثورة انتهت في بداياتها، غير أنهم صمتوا من أجل نيل الإستقلال وعدم تخييب آمال الشعب بأبنائه، فزيغود عرف أن الثورة انتهت بقيمها السامية منذ مؤتمر الصومام، إلا أنه التزم الصمت وغلب زهده الثوري وحبه للجزائر وشعبها على كل ما كان يطمح إليه الآخرون، وقد قال لي يوم عودته من الصومام "لقد ربحنا الاستقلال إلا أننا خسرنا الثورة".

كان الفاتح من نوفمبر، وكان خيار الشعب الجزائري الذي عبّر عنه صالح بوبنيدر قائد الولاية الثانية فيما بعد "أمام قوة فرنسا النازية لا يوجد أي بديل، إما الإستقلال وإما النعش" وقد كان ذلك بالإرادة المؤيدة بصحة العقيدة.

العقيد صالح بوجمعة

قائد في صفوف جيش التحرير

بالولاية الثانية وسفير سابق


__________________________________________________ __________

>>>> الرد الخامس :

شكرا على الموضوع